Mon super pouvoir c'est d'être invisible car l'invisible n'est visible qu'avec le coeur

 Mon super pouvoir c'est d'être invisible car l'invisible n'est visible qu'avec le coeur




Je suis ce que je suis: une personne TSA


Il y a de cela maintenant un peu plus d'un an, ma psychologue a détecté chez moi un TSA (Trouble du Spectre Autistique)
J'avais déjà des suspicions depuis 2021. C'est comme si c'était déjà en moi depuis toujours, juste que c'était caché.
En effet, le TSA chez les filles/femmes est caché car elles apprennent à le cacher très tôt dès l'enfance afin de pouvoir s'intégrer. Elles le cachent en observant attentivement les autres pour les mimer et les imiter ensuite. Ce système de survie a entraîné chez moi sur le long terme, une perte d'idendité due à une multitudes de masques sociaux qui occultaient qui je suis réellement. Le processus du diagnostic m'a fait faire le bilan de toute de ma vie, depuis l'enfance jusqu'à maintenant. Cela a été difficile. Je me suis rendue compte à quel point c'est difficile de vivre avec ce trouble. L'autiste médiatisé, le génie en sciences et en maths, la personne magique avec des super pouvoirs, l'autiste glamourisé, ce n'est pas ma réalité. Ma réalité ce n'est pas non plus l'autiste sévère qui ne parle pas, se balance et crie. Ma réalité ça a été une perte d'identité tellement j'ai mimé des personnages fictifs ou des personnes qui m'inspirent, ma réalité c'est les pensées suicidaires qui me harcèlent parce que je ne rentre jamais dans les critères sociaux pour être aimée ou réussir ce que j'entreprends (travail, études), ma réalité c'est constamment m'épuiser à me suradapter pour parvenir à vivre normalement comme tout le monde, ma réalité c'est des actes simples de la vie quotidienne censés être normaux et qui pour moi sont de véritables défis à relever (sortir de chez moi, faire des courses, se promener, s'occuper de son lieu de vie, se laver les cheveux, ranger le lieu de vie).
Récemment, j'ai enfin retrouvé mon vrai moi et surtout je l'accueille enfin pleinement sans honte. Il est bien ressorti lors des séances du diagnostic. Ce qui est effrayant ici, c'est que mon entourage ne me connait pas comme ça. Ils n'ont jamais remarqué chez moi des signes d'autisme car certainement ils ont une image très limitée de ce qu'est une personne TSA (voir l'autiste médiatisé cité plus haut).






Je suis ce que je suis: j'apprends à m'aimer avec les difficultés de mon handicap


Alors j'apprends à vivre petit à petit en toute authenticité avec qui je suis réellement.
Je me permets enfin d'être moi-même.
J'ai cessé de me maltraiter moi-même à vouloir sans cesse me surpasser et me convaincre que je suis capable de vivre comme tout le monde.
J'ai cessé d'aller me faire subir des boulots où je m'épuise à me suradapter, que ce soit en intéractions sociales ou au rythme de travail.
J'ai cessé de me forcer à sourire alors que je n'en ai pas envie ou que pour moi cela ne fait pas sens.
Je suis à l'aise désormais avec mon visage et mes yeux sans émotions.
Je suis à l'aise désormais avec le fait de porter un casque anti-bruits et une casquette pour me protéger de la lumière qui me fait mal.
Je suis à l'aise de prendre mes distances quand je ne sais pas ce que je ressens et que je n'ai pas le mode d'emploi sur comment réagir ou me comporter face à une situation nouvelle.
Je suis à l'aise avec le fait que des personnes ne m'aiment pas et ne s'intéressent pas à moi.
Je suis à l'aise avec le fait de dire non quand ça ne me convient pas.
Je suis à l'aise avec le fait de commencer à me balancer en public quand l'attente devient trop longue à la caisse au supermarché.
Je suis à l'aise avec le fait d'adopter une posture naturelle et confortable alors qu'avant j'étais dans le contrôle constant de comment je pouvais paraître aux yeux des autres.
Je suis à l'aise de ne plus me forcer à me maquiller quand je sors.
Je suis à l'aise avec le le fait de m'habiller confortablement avec des vêtements doux et des baskets et non plus des vêtements serrés et collants dans le but de séduire et d'attirer l'attention.
Je suis à l'aise à vivre ma passion des jeux vidéo pendant des jours et des heures sans la confondre avec une addiction. (Les jeux vidéo sont mon plus vieux intêret spécifique que je vis depuis mon enfance (1985). Mon premier jeu était un jeu électronique portable, un flipper Tom et Jerry. Je ne joue pas aux jeux vidéo, je vis les jeux vidéo; ils ne sont pas un divertissement pour moi. Les jeux vidéo, je les vis dans toutes les cellules de mon corps, je les vis émotionnellement, intellectuellement, dans tous mes sens corporels (les sons, la musique, les ambiances, les lumières, les couleurs, les formes, les histoires, le lore, la dynamique de combat ou de création). Je suis en totale immersion et c'est pour ça que ma plus grande passion c'est les jeux vidéo. Je vais arrêter là d'en parler car en fait, je peux en parler pendant des heures tellement ils me fascinent depuis toujours.)

Je suis à l'aise avec le fait de m'en ficher de ce que les gens pensent de moi.

Il est important pour moi que tout soit naturel et non plus calculé pour répondre à des normes sociétales qui ne font pas sens pour moi et mon bien-être.










Je suis ce que je suis: une personne TSA consciente et je prends donc soin de moi à ma manière grâce à des pratiques naturelles et holistiques


Moi qui voulais à tout prix guérir de ce qui semblait anormal chez moi, aujourd'hui je sais et j'ai enfin accueilli le fait que je ne pourrai jamais guérir car on ne guérit pas du TSA; on apprend à vivre avec jusque la fin de sa vie, on apprend à s'aimer avec notre trouble et les difficultés qu'il engendre.
J'apprends donc à vivre, entre autre, avec l'anxiété de l'insécurité, un syndrome dépressif quasi permanent, une fatigue due à un cerveau qui traite constamment les informations de tout ce qui m'entoure, des fois jusqu'à des détails précis (multitude des branches des arbres, des herbes, reflets, chiffres, chaque voiture qui passe, bruits répétitifs proches et lointains), c'est incontrolable. J'ai également une hypersensibilité sensorielle et émotionnelle douloureuse. Je souffre terriblement émotionnellement dans mon corps quand je me fais rejeter par une personne que j'aime fort et avec qui ce n'est pas réciproque. Mais tout cela n'est pas une fatalité. En s'entourant des personnes qui nous aiment tels que nous sommes, en nous respectant dans notre authenticité, en vivant dans un lieu de vie adapté, nous nous sentons en sécurité et rassurés, nous pouvons vivre heureux en harmonie avec la vie.

Je ne prends plus de médicaments. Je les ai remplacé par la théobromine que l'on trouve dans le cacao cru pur sacré (Cacao Criollo, variété unique que l'on trouve uniquement en Amazonie. Il représente 1% de la production mondiale).
D'ailleurs j'accompagne à mon tour lors de rares consultations, des personnes qui se sentent appelées à découvrir les bienfaits naturels de cette plante médecine qui guide à guérir le coeur tout en douceur.
Les places en consultations sont limitées car sinon je sature au niveau des intéractions sociales.
De plus, je dispose d'autres outils holistiques à disposition qui fonctionnent à merveille pour gérer mes émotions intenses ainsi que mon anxiété. Des outils tels que la respiration consciente, la visualisation et les soins énergétiques.








Je suis ce que je suis: une personne TSA consciente et responsable. Je me reconnais moi-même et prends ma place dans la société. De ce fait, je me fais reconnaître officiellement par la médecine et ainsi je suis reconnue avec mon handicap par la société dans laquelle je vis.

Je voulais aussi parler de l'importance du diagnostic. Au début, je ne voulais pas me faire diagnostiquer, ça me faisait peur et surtout on m'avait dit que c'était un parcours long et difficile pour se faire diagnostiquer quand on est adulte. J'ai insisté. Cela a mis 1 an mais j'ai réussi à trouver une neuropsychologue bienveillante prêt de chez moi qui m'a fait passer des tests de dépistage et qui m'a reçu dans un délai relativement court (1 mois d'attente). Grâce à ce diagnostic je vais pouvoir enfin vivre libre, prétendre légalement à ce que j'ai droit (aides financières, aides soutien psychologique, carte prioritaire). Je vais pouvoir enfin vivre à mon rythme, en prenant soin de moi, en respectant ma différence qui est de vivre au quotidien avec un handicap invisible.

Bref, c'est une nouvelle vie qui s'annonce pour moi. Je ne sais pas ce qu'elle me réserve mais je sais que plus on est authentique, plus l'on s'aime tel que l'on est et plus on manifeste notre meilleure vie.
Après tout, c'est ce que je transmets lors de mes accompagnements, il est donc naturel que moi-même, je l'expériment dans ma propre vie.

Je garde la foi.





Moi: "J'ai peur car je ne sais plus qui je suis"

Neuropsychologue: "Vous êtes une personne TSA"
"Vous êtes autiste de haut niveau, ce que l'on appelait plus communément autiste Asperger"



Pour finir, je tiens à dire que le TSA n'est pas un effet de mode, ni une étiquette. C'est un handicap invisible, un trouble neurodéveloppemental, c'est lourd et difficile de vivre avec au quotidien. C'est GRAVE. Quand il est non reconnu et non traité, il y a des pensées suicidaires voire même des tentatives de suicide, de l'auto-agression, de l'auto-destruction, des crises de nerfs, de violence, d'angoisses, d'anxiété, la personne peut se fermer complètement car elle ne sait pas gérer autrement, le cerveau qui bug littéralement.
STOP à la glamourisation du TSA dans les séries, les films, sur les réseaux, c'est ça qui fait que l'on croit que c'est un effet de mode. C'est du MENSONGE ! La réalité est toute autre ! Revenez dans la réalité s'il vous plait, la réalité c'est pas les films, ni les séries, la réalité c'est la vie, le présent, ici et maintenant.

CE N'EST PAS UN EFFET DE MODE, NI UNE ETIQUETTE, C'EST UN HANDICAP. 

LE TROUBLE DU SPECTRE DE L'AUTISME EST UN HANDICAP RECONNU.

D'ailleurs, un spectre, c'est souvent invisible, comme les fantômes et les esprits, ce n'est pas parce qu'on ne les voit pas qu'ils n'existent pas. Il y a d'autres manières de percevoir que la vue.

Il est nécessaire de s'informer correctement avant de porter un jugement ou une opinion provenant de l'ignorance.



Mon super pouvoir c'est d'être invisible car l'invisible n'est visible qu'avec le coeur

Virginie Jeunot. 



Je tiens à remercier particulièrement les personnes ci-dessous. Ce sont des personnes qui m'ont impacté positivement pendant mon parcours, des personnes miroir, des personnes qui m'aiment telle que je suis, des personnes qui m'ont aidé et soutenu directement ou indirectement.

Remerciements:

  • A ma petite fille intérieure
  • A ma famille, ma lignée, mes ancêtres
  • A cette personne atypique et authentique que j'ai rencontrée en Automne 2018 - C'est là où tout a commencé.
  • A mon ami Charly (Micoud-Blache)
  • A mon amie Elody (Paget)
  • A ma soeur Roselyne
  • A mes nièces Marine, Marion et Laura
  • A ma meilleure amie Carol
  • A mon cher ami Laurent (Escudié)
  • A mon amie de coeur Laetitia (Carrié)
  • A ma psychologue et enseignante Maddy Colomine
  • A mon défunt beau-père Emile Gigonzac (merci pour m'avoir annoncé/confirmé mon TSA en rêve en 2021 - Fallait bien que tu te rattrapes un jour ou l'autre après tout ce que tu m'as fait subir durant mon enfance.)
  • A Marina Bussa, la neuropsychologue qui m'a diagnostiquée avec beaucoup de bienveillance.
  • A l'Univers pour avoir exaucé mon voeux de me faire diagnostiquer par une personne bienveillante.
  • Aux Esprits bienveillants qui m'accompagnent, m'enseignent et me soutiennent, aux peuples des étoiles et au petit peuple.



Ressources pour s'informer correctement sur le TSA et les personnes TSA:



Conférence:

L’autisme au féminin: enjeux pour la détection et l’accompagnement par Maude Schneider

Chaînes Youtube de personnes TSA sérieuses de confiance:

Graine d'Autiste

Joana en pyjama évoque le TSA

Un pourcent



Lecture: 

Autisme au féminin: Approches historique et scientifique, regards cliniques - Adeline Lacroix


Le cerveau des personnes TSA ne produit pas assez d'ocytocine comparé au cerveau des personnes dites neurotypiques-non TSA.

Ocytocine mon amour - Marcel Hibert